Je suis un hêtre, le Fajas d’en baillette

La rupture d’une des énormes branches verticales du Fajas a révèle un intérieur devenu tendre. On le dit ici attaqué par un «Polypore » nom appliqué à des champignons rigides qui vivent en général A la face inférieure des « pores » sont l’ouverture des « tubes » où naissent les « spores » reproductrices. Non séparables au pouce, par opposition au « foin » des « bolets » .

Regardons , – pas par grand vent  : chutes de branches !- . De 0,50 et 1,50m de hauteur.des « consoles » de 10 à 20 cm se superposent entre les plis de l’écorce. Surface brune poudrée de brun par les « spores ». La cassure montre la chair brune ferme sous la croûte et plusieurs couches de tubes « hymenium » brun foncé. « Pores »  blanc-jaunâtre très fins. C’est ici un « Ganoderme ».

Il y a plusieurs Ganodermes. Caractères communs :

– couleur brun-rouille à la coupe : chair (trame) et hymenium (tubes)

– pores blancs ou jaunâtres jeunes, brunissent en vieillissant

– « sporée » brune (qui poudre les alentours et même la croûte

– croûte superficielle élastique puis dure qui se craquelle

– vie courte : d’abord rigide, le champignon est décomposé par des microorganismes et insectes. De jeunes consoles naissent à partir du mycelium vivant dans le bois. Les enlever est inutile !

– « mycelium » : partie durable du champignon. Les hyphes (filaments microscopiques) consomment la lignine qui rend les parois des cellules végétales solides. L’arbre fragilisé pré-digéré (pourriture blanche) nourrit champignons, bactéries, insectes… Seuls les humains fabriquent du non recyclable !

Comment s’installe le Ganoderme (et autres « lignivores » ) ? : les animaux (et nous !) cicatrisent. Pas l’arbre : il ne répare pas mais isole la plaie (barrière chimique) et la cache en s’accroissant (« bourrelet cicatriciel » -mot impropre-) si elle n’est pas trop grosse : compétition champignon-arbre. Pas d’« élagage» sur branches de plus de 8 cm sauf nécessité (et correctement) ! En une minute les spores germent sur la coupe et que le champignon pénètre. La plupart des polypores, « parasites de faiblesse », ne s’attaquent pas aux arbres jeunes ou en bonne santé qui se défendent seuls.

Pour les vieux arbres, le problème est d’éviter d’ajouter de la faiblesse : plaies, piétinement sur racines et autour de l’arbre : périmètre de sécurité pour les visiteurs et … recul pour les photos !

D’autres champignons lignivores ?

– Ce Ganoderma adspersum partage les caractères citésplus haut du genre Ganoderma –avec un cousin : Ganoderma applanatum, fréquent sur hêtre : distinct par des « galles » sur les pores dues à la ponte d’insectes, et par des marbrures blanches à la coupe dans la trame et les tubes. La forme plus ou moins plate des « consoles », aussi citée, est variable…

– chez Fomes fomentarius caractères différents : croûte et chair (blanche) dures, pores blanchâtres, sporée blanche. Très dur, il survit des années sur hêtre et peut atteindre plusieurs dizaines de cm.